Jour 41 - De Svinklovene à Løkken en passant par Tranum

La journée a été riche en émotions. Nous l'avons commencé tranquillement, en nous baladant au bord de la plage bordant la falaise en haut de laquelle nous avons dormi. Nous étions seuls sur la plage. Un véritable moment de calme et de paix à profiter du doux bruit des vagues.



Nous avons ensuite dit au revoir à Kelly et nous avons pris la route vers Tranum en faisant un crochet par Slettestrand, une ville connue pour la construction et la réparation de bateaux.





La ville de Tranum doit être fière de sa forêt et plus particulièrement de son circuit de marche à qui l'institut allemand de randonnée a décerné la prestigieuse mention de parcours premium. Impossible de passer à côté de cette boucle de 11 km, intitulée Tranum - Fosdalen, du nom des deux villes qu'elle traverse. Le chemin commence au milieu des conifères qui laissent petit à petit de la place aux feuillus. Très vite, on prend de la hauteur et nous pouvons profiter de beaux points de vue. Puis on longe un petit cours d'eau. Le parcours est très bien aménagé : bancs, tables de pique-nique, camps pour passer la nuit, passerelles dans les endroits accidentés...








Après cette chouette ballade, il était temps de passer à une étape que j'attendais particulièrement. Si vous vous souvenez bien, nous vous avions parlé qu'il était autorisé de conduire sur les plages (peut-être pas toutes), chose que nous avions faite sur l'île de Romø. Et bien entre Røhdus et Løkken, sur la plage, s'étend une route carrossable d'une vingtaine de kilomètres !


Hier soir, Kelly nous avait dits qu'elle s'était ensablée à Romø. Cela aurait dû m'alerter, mais j'étais trop content de conduire au bord de la mer. Pauline était un peu moins confiante. Et alors que je roulais dans des traces, qui appartenaient sans doute à des 4x4, malgré des avertissements de Pauline, ce qui devait se produire arriva. Sully était ensablé. Pour nous sortir de là, j'ai essayé d'accélérer, mais cela n'a eu pour effet que de nous enfoncer plus. Nous ensuite essayer de creuser avec notre pelle (décidément, on en parle beaucoup en ce moment) pour placer nos cales en dessous des roues afin de gagner en adhérence. Mais le mal était fait et mon inexpérience nous a condamnés, impossible de repartir.


Petit moment de panique, il est 16 heures, j'ai l'impression que la mer monte et il n'y a pas de voiture autour de nous. On décide de se séparer : Pauline est partie à vélo vers l'entrée de la route pendant que j'allais voir un Danois un peu plus loin sur la plage. Celui-ci, très sympathique, m'a aidé à trouver le numéro d'un service qui pourrait nous venir en aide. J'appelle et quand mon interlocutrice me demande l'immatriculation du véhicule, je lui signale que c'est une plaque française. En l'apprenant, elle me conseille alors gentiment de contacter notre assurance pour éviter que l'on paie le service.
Bien sûr, l'assurance, pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt. J'appelle donc la MAIF et là commence une autre épreuve quand je dois expliquer à Valérie où nous sommes. Le service qui aurait permis de nous géolocaliser ne fonctionne pas et, comme ça ne se fait pas en France, Valérie qui cherchait une route ne comprenait pas que nous étions sur la plage. À 17 heures, tout rentre dans l'ordre et je reçois un SMS m'indiquant que l'arrivée de la dépanneuse était estimée dans 24 minutes.
Alors qu'on attend la dépanneuse, on voit passer beaucoup de gens qui s'arrêtent pour nous proposer de l'aide. Mais on savait que la dépanneuse était en chemin et nous n'avions pas de corde pour nous faire remorquer, donc nous prenions notre mal en patience.
Vers 17h35, Pauline aperçoit au loin une remorqueuse qui dépanne une autre voiture elle aussi ensablée. Une fois terminé, la remorqueuse nous dépasse sans s'arrêter puis revient et nous propose de nous tracter pour 350 couronnes. Ce n'était pas notre gars...
À 18 heures, n'ayant toujours pas de nouvelles, j'appelle de nouveau l'assurance en précisant que la mer n'était maintenant plus qu'à 10 mètres de Sully (5 d'après Pauline). Marie, la gestionnaire de la MAIF, après avoir appelé son contact qui gère la région nous rassure en nous disant que quelqu'un devrait arriver avant 19 heures. Pour s'occuper, nous avons sorti les raquettes de plage.

Peu de temps après le remorqueur est arrivé. Houra Sully est libéré, nous pouvons reprendre la route.

À 19h12, après avoir parcouru les quelques kilomètres qui nous séparaient de Blokhus, la question suivante se pose : devons nous continuer la route sur la plage pour rallier Løkken ou prendre la route bitumée ? À ce moment-là, j'étais encore plein de confiance et nous sommes donc restés sur la plage. Sauf que vous le voyez venir, les roues ont commencé à patiner. Mais cette fois, j'étais prêt et Sully n'était pas encore enfoncé quand nous avons creusé pour mettre les cales. En plus, un groupe s'est proposé pour nous pousser. Nous ne sommes donc pas restés bloqués longtemps, mais cette fois, j'étais refroidi malgré ma profonde envie de continuer. On a donc fait demi-tour pour rejoindre le bitume. Mais comme on dit : jamais deux sans trois...
Cette fois, c'était vraiment frustrant, nous étions à seulement 2 mètres du sable stable. Mais impossible de les parcourir. À ce moment, j'ai eu peur de passer pour un couillon à rappeler l'assurance. Heureusement, un autre groupe nous est venu en aide et nous nous sommes sortis de cette galère.
Nous sommes finalement arrivés à Løkken où nous avons pris une douche chaude sur la plage (sur laquelle nous ne nous sommes pas engagés, assez de sable pour la journée) et nous avons dîné en compagnie de chevaux et de lapins. Voilà pour cette journée pleine de rebondissements. Nous sommes sûrs maintenant que nous ne sommes pas prêts 4L Trophy. Merci à tous ceux qui nous ont aidé ou nous ont proposé leur aide !
À bientôt 😘