Jour 66 - Extrémité est du plateau d'Hardangervidda

Jour 66 - Extrémité est du plateau d'Hardangervidda

Comme Rjukan, la ville autour de laquelle nous gravitons ces derniers jours, est nichée au fond d'une vallée, elle connaît chaque année des périodes d'obscurité longue de 5 mois à partir de septembre. En 1928, l'entreprise exploitant l'usine Vermork, Norsk Hydro, construit un téléphérique menant sur le plateau d'Hardangervidda afin que les habitants puissent profiter du soleil en hiver. Nommé Krossobanen, c'est au pied de celui-ci que nous avons passé la nuit.

Les averses torrentielles de la veille ont laissé place à un temps nuageux, ponctué de rares, courtes et fines pluies pas bien méchantes, ainsi que d'éclaircies bienvenues. Un temps plus qu'acceptable pour la journée sur le plateau qui était initialement prévue la veille.

Un aller simple pour rejoindre le plateau en empruntant le Krossobanen coûte 115 couronnes, soit environ 11,5 €. J'espère que les habitants de l'époque avaient une ristourne, parce-qu'à ce prix-là, le soleil est une marchandise de luxe !

Comme la vie norvégienne risque de mettre à mal notre budget, et surtout qu'on adore grimper, on décide de monter à pied. Le sentier de 4 km qui mène en haut est composé de 21 lacés pour une ascension de 500 mètres. C'est d'ailleurs par ce chemin que les saboteurs dont on vous a parlé hier ont pris la fuite.

Le plateau du parc national d'Hardangervidda abrite la plus grande harde de rennes sauvages. J'avais espoir d'en apercevoir quelques spécimens, mais avec une boucle 5,4 km à une extrémité de ce vaste plateau de 3422 km² (le plus grand de Norvège), les chances étaient minces.

Nous avons néanmoins profité du calme offert par cette nature sauvage, ébahis par les points de vue sur les chaînes de montagnes avoisinantes. Assez fréquemment, de l'eau ruisselait sur le terrain vallonné rendant le chemin plutôt boueux.

De nos jours, les habitants de Rjukan ne sont plus obligés de monter sur le plateau pour apprécier le soleil en hiver. Trois grands miroirs suivant le soleil ont été installés sur la falaise du plateau afin d'en réfléchir les rayons en contrebas. Un chemin permettant de rejoindre la ville y passe et, plutôt que de réemprunter les 21 lacés pour descendre, nous avons décidé de le suivre.

Celui-ci, à flanc de falaise pendant 2,8 km jusqu'aux miroirs puis en pente assez raide pendant 1,7 km, était très accidenté, ralentissant considérablement notre rythme qui avait été jusque-là plutôt soutenu. On a quand même fini par atteindre le centre-ville.

D'ailleurs, cela fait quelques jours qu'on vous parle de Rjukan, mais nous ne vous avions pas encore montré ces maisons colorées. Voilà chose faite :

Une fois en ville, il ne nous restait plus qu'à remonter jusqu'au pied du Krossobanen pendant 1,5 km pour retrouver Sully. Voilà pour cette super journée rando ! Nous avons ensuite repris la route en direction de Heddal et avons trouvé sur le chemin une super plage de galets au bord d'une rivière où nous passerons la nuit.

À bientôt 😘