Jours 150 et 151 - Shneeberg et parc national de Gesäuse

Dimanche 4 septembre
Nous avons quitté Caro et son copain avec plein de conseils rando. La première est l'ascension du Schneeberg (littéralement la "montagne de neige"). Celui-ci se trouve à seulement 1h30 de route à l'ouest de Vienne. C'est avec cette idée en tête que nous avons quitté la capitale. Mais la météo en a décidé autrement, un orage est prévu dans l'après-midi et marcher sous la pluie ne nous séduit pas du tout. Nous nous contentons donc d'une promenade au sortir du lit sur un chemin de pèlerins. Celui-ci nous a menés au bas de la colline sur laquelle est perché le petit hameau où nous avons dormi. Ces 200 mètres de dénivelé, loin d'être un challenge sportif, ont eu le mérite de nous remettre en jambe. En effet, depuis que nous avons quitté la Finlande, nous avons surtout marché à plat.




De retour de cette petite marche, nous avons pris place sur un banc à côté de l'église où nous étions garés. Pendant notre déjeuner, nous avons assisté à la sortie de la messe. Certains paroissiens arboraient les costumes traditionnels autrichiens.


L'après-midi, nous l'avons passé sur la route en direction du parc national de Gesäuse. L'orage ne nous aura finalement rattrapé que tardivement. Avant de trouver un endroit où passer la nuit, nous avons fait un arrêt au cimetière pour faire le plein d'eau.



Lundi 5 septembre
Quand le réveil a sonné ce matin, à 8h30, les sommets du parc national étaient toujours entourés de brume. On espère que le ciel va se dégager rapidement, car Pauline nous a déniché un sacré parcours. Au programme, l'ascension du mont Hochtor qui domine le parc du haut de ses 2369 mètres. D'après les informations que nous trouvons en ligne, le parcours, long de 13,1 kilomètres, part de la vallée de Johnsbach à 872 mètres d'altitude. Cela commence par un sentier traversant prés et forêts qui mène à un embranchement où partent les 2 chemins qui forment une boucle. La trace trouvée sur le site monte par le chemin le plus long qui traverse un long plateau avant d'atteindre le refuge Hesshütte. Puis l'ascension se termine par la via ferrata Josenfinensteig, classée A/B selon la notation autrichienne qui va de A à E (A étant facile et E extrêmement difficile). La descente se fait par le chemin appelé Schneelochweg (le chemin du trou de neige en français), qui est lui assez court et très raide.
D'emblée, on se dit qu'il est préférable de monter par le Schneelochweg pour deux raisons. La première est qu'on préfère monter une côte pentue que de la descendre. Et puis le site recommande un équipement pour la via ferrata que nous n'avons pas à notre disposition. On pourra donc toujours descendre par là où nous sommes montés.
Le temps que l'on se prépare et que l'on parcourt les quelques minutes de routes qui nous séparent du départ, le temps s'est découvert. En consultant le panneau d'information, on constate que la via ferrata a été reclassée au niveau B/C. Même si on a lu de nombreux témoignages disant qu'ils avaient descendu Josenfinensteig sans équipements, on est conforté dans notre plan initial d'emprunter Schneelochweg à l'aller et au retour.
L'ascension commence tranquillement mais devient vite physique. Il y a quand même 1497 mètres de dénivelé sur 4 kilomètres : c'est raide. En plus, une fois sortie de la forêt, nous marchons sous le soleil dans un désert de caillasse. Et si en Norvège nous ne partions qu'avec 1,5 litre d'eau pour la journée (l'eau y coule partout et est réputée pour être potable), on se dit que ça va être un peu juste. On fait donc attention et on boit petite gorgée par petite gorgée.







Plus d'une fois nos pieds ont glissé sur les cailloux. On commence à se dire que la descente va être difficile. Petit à petit, nous avons commencé à utiliser nos mains et il y a eu plusieurs passages où nous avons dû escalader durant les 500 derniers mètres de dénivelés.




Nous sommes arrivés au sommet vers 13h45. On y domine le reste du parc et la vue est vraiment magnifique.






Le déjeuner nous a bien requinqués et c'est plein d'énergie que nous nous apprêtons à redescendre. Les gens que nous avons croisés lors de l'ascension nous ont montrés qu'il était tout à fait possible de descendre par Schneelochweg. Mais nous savions que la descente par cette voie allait être longue et ardue. Pendant que nous mangions, nous avons vu un couple s'engager sur Josenfinensteig sans équipement. Cela, en plus du refuge où nous pourrions faire le plein d'eau, nous a poussé à aller voir la via ferrata pour en évaluer la difficulté, quitte à faire demi-tour.
La voie commence par des corniches suffisamment larges pour y marcher avec quelques passages plus étroits. La ligne de vie contre la paroi nous serre de main courante qui rend le risque quasiment inexistant. Mais malgré cela, le vide sur ma droite donne naissance à une peur irrationnelle de glisser sur de petits cailloux imaginaires et d'y tomber. Du coup, je traîne derrière une Pauline qui se balade. Une fois les corniches passées, nous avons escaladé un peu pour rejoindre un petit chemin sur la crête. À partir de là, ça allait beaucoup mieux.




C'est au bout de la crête qu'a commencé la descente. La voie nous faisait désescalader pour passer de terrasse en terrasse, heureusement qu'on avait pris des gants. C'était vraiment sympa et on se dit qu'avec les mains courantes, la descente par Josenfinensteig était plus facile et sécurisée que par le Schneelochweg et ses pentes rocailleuses extrêmement glissantes.






C'est ainsi que nous avons rejoint le refuge qui se situe au pied de la via ferrata. On s'y est désaltéré avant de reprendre la route. Le reste de la descente s'est fait s'en embûches, à l'ombre de la montagne.






C'est avec les jambes un peu lourdes que nous sommes arrivés à Sully. En tout, nous avons mis 8 heures pour parcourir les 13 kilomètres de la rando. Nous avons été tentés de boire un petit coup au village de Johnsbach, mais l'appel de la douche a été plus fort. Nous avons donc repris la route pour établir notre camp pour la nuit. Douche, dîner et au lit !
À bientôt 😘